Ils sont tous là, silencieux, majestueux, vingt, trente lévriers de toutes les couleurs possibles pour ces êtres aussi beaux qu’étranges. Bringés, blancs, sable, noirs, les galgos et les galgas, noire la barbuda, blanche tachetée d’orange soleil la grande podenca ibicenca, fille d’Anubis … Ils attendent le signe du départ, non pour une course forcée, sous les paris des « galgueros » andalous ou une chasse que l’on exigeait féroce et qui devait sonner le glas pour eux aussi bien que pour leur proie.
Non, ils ont connu cela dans une autre vie …
Aujourd’hui, ils attendent l’heure de la balade du bonheur, l’heure de s’élancer en liberté sur le sable doux des plages de la Manche, à perte de vue. L’heure de faire des cercles immenses autour de leurs maîtres adorés, ceux qui leur ont appris que l’amour humain existe, l’heure du jeu, de la danse sur leurs pattes effilées, des grands sourires de leur gueule de biche.
Il suffit de les contempler, ces grands chiens aux courbes aériennes, au regard doux et profond, d’effleurer de la main leur corps chaud, presque nu et pourtant robuste, pour se laisser emplir d’un calme surnaturel. Car ce sont bien des anges.
C’est pourquoi nous nous sourions tous, nous qui, répondant à l’appel de Patricia, nous retrouvons là, avec nos chiens, nous donnant l’accolade comme si nous nous connaissions depuis toujours. Je vous le déclare, l’amour des animaux n’est rien d’autre que l’amour des hommes, que l’amour de notre Terre, que l’amour universel.
Sophie Landowski
Merci Sophie pour ce magnifique texte!