La porte s'est refermée ce vendredi soir, un piège peut-être?
Que dois je faire les maîtres qui m'avaient en Espagne me tenaient
éloignée de leurs habitations
Ils aimaient me jeter des pierres pour que je reste loin d'eux et riaient très fort lorsque l'une d'entre
elle atteignait sa cible (MOI). Je crois même que cela été devenu un jeu
pour eux à la façon ou ils m'appelaient pour mieux me lapider
si je m'approchais.
Donc pour dormir ma couche était le sol aride, dur et sec l'été
ou la boue humide l'hiver qui me mordait cruellement n'ayant que
la peau sur les os, je tremblais sans cesse et je ne pouvais jamais
dormir complètement.
De temps en temps un autre chien s'approchait doucement de l'un
d'entre nous, un pauvre compagnon de misère également.
Alors en nous serrant nous retrouvions un semblant de chaleur
qui nous rassuraient.
Donc je rentre ou vais-je dormir?
Madame comprend que je suis tétanisée par la peur, elle me parle
tout doucement, il faut une fois de plus que l'homme me porte car je
reste la sans bouger.
Il me dépose délicatement pour la seconde fois dans un immense panier,
garni d' un énorme coussin beige parsemé de petites pattes de chiens
mouchetées dessus, il y a même un petit oreiller assorti.
Ce n'est pas un dodo pour moi ça, je n'en suis pas digne
"JE NE SUIS QU' UNE GALGA ESPAGNOL" je ne suis rien.
Mais on me dépose dessus et je goute à la douceur et la chaleur de
cette couche délicieusement confortable.
Je n'en bougerai pas jusqu'au lendemain, je refuse de sortir,
je suis trop bien et si je me levais et quemon panier disparaisse?.
Non ! je ne prend pas ce risque.
Même si cette nuit j'ai faim, j'ai soif et que j'ai envie de faire pipi,
je ne bougerai pas
Samedi matin une petite sonette bizarre tinte à mes oreilles,
3 petits cabots jappent et font les fous.
Philippe se lève en premier et s'approche du panier, il est encore plus impressionnant que la veille,
il est grand , il est costaud, il est barbu, il m'effraie,
il ne doit pas faire bon lui déplaire?
Madame suit avec la même douceur dans la voix que la veille
elle se baisse vers moi.
OH ! non, je vous en prie, relevez vous Madame, je vois votre main
qui se tend vers moi.
Je ferme les yeux attendant la douleur, mais non décidément ils
sont bizarre içi, je n'ai pas rapporté de lièvre pour le repas
et je sais ce que cela peut me coûter de ne pas ramenner leur pitance.
Mais une caresse arrive à la place et même un bisou sur le bout
de mon museau.
Ils ouvrent la porte du jardin et les petits cabots qui jappent toujours
se précipitent, je les envie je veux faire pipi, j'ai mal au ventre.
Je dois me lever et braver le danger.
Mais que ce passe t'il ?
Mes pattes ne me portent pas?.
On me soulève et on me transporte dans le jardin, je les voient inquiets,
ils pensent que je suis malade!.
Je peux m'échapper peut-être?mais l' urgence de faire mes besoins
l'emporte sur la raison et je me laisse aller là ou on me dépose,
je réentends une phrase que je vais entendre souvent maintenant.
BRAVO MA BELLE!.
Ils sont contents!
Je me sauve un peu tourne en rond dans le jardin, j'inspecte chaque recoins,
prends des points de repères,tiens là bas je pourrais peut-être me cacher
en cas de danger?.
La journée va se passer tout doucement, imprégnation des lieux.
J'ai mon bol pour manger avec des croquettes diablement bonnes et
mon écuelle d'eau, pas de cette vilaine eau croupie, non de la vraie
eau fraiche et propre pas comme celle que je lappais au hasard
dans les trous d'eau les jours de chance ou il pleuvait.
Ils pensent même à mettre mes gamelles un peu en hauteur car nous les Galgos avons de hautes pattes et un grand cou et c'est tellement plus facile de ne
pas nous courber.
Je farniente toute la journée, appréciant cette maison finalement ou je suis bien.
Le soir arrive, j'ai beaucoup dormi, j'ai tant à récupérer.
Une dernière petite caresse et tout le monde va se coucher.
Bonne nuit GINEBRA
Je lève alors mon regard pour la première fois vers Madame,
elle a de grands yeux bleux humides
et elle n'a pas besoin de parler, elle sait sourire avec ses yeux,
une sensation bizarre me parcoure l'échine.
Je deviens leur Galga et je comprends le langage de ses yeux
à défault du français.
Monsieur et Madame sont de bons Maitres.
Ils deviennent ce soir MA FAMILLE D' HUMAINS.