Carter
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À l'issue de son service militaire, Kevin Carter, déjà engagé contre l'arpartheid sud-africain, devient photographe sportif. En 1984 il intègre le Johannesburg star; sa détermination à dévoiler le vrai visage de l'apartheid sud-africain fait peser sur lui les menaces de prison, et même d'assassinat.
Il est membre, avec Ken Oosterbroek, Joao Silva et Greg Marinivich, d'un collectif de quatre photographes surnommé le Bang Bang Club par des journalistes sud-africains. Ils se fixent pour mission de recueillir des témoignages visuels des exactions commises en Afrique du Sud.
Certains de ses clichés feront le tour du monde, mais Carter, anéanti par l'assassinat de son ami reporter Ken Oosterbroek par les miliciens et souffrant de dépression suite aux scènes de guerre et d'atrocités dont il a été témoin, choisit de se donner la mort. Il se suicide dans sa voiture, dans le désert, le matin du 27 juillet 1994. Ce suicide sera par la suite attribué aux critiques causées par la remise du prix Pulitzer, ce que dément l'une de ses amies, qui précise qu'il avait déjà effectué plusieurs tentatives de suicide avant de prendre cette photo.
Il a longtemps été cru que la photo « la fillette et le vautour », pour laquelle Carter obtient le prix Pulitzer en 1994, représente une fillette, décédée plus tard de la famine sans que Kevin Carter n'intervienne. De nombreuses critiques ont ainsi laissé entendre que le charognard n'était pas le vautour mais le photographe, après la remise du prix Pulitzer.
Cependant, en 2011, un journaliste d' El Mundo révèle que la personne sur le cliché était un petit garçon, qui a survécu à la famine et qui n'est décédé que 14 ans plus tard, en 2007. Il affirme également que le photographe ne pouvait rien faire pour aider l'enfant, qui attendait à quelques mètres de sa famille faisant la queue pour obtenir une ration alimentaire distribuée par Médecins du Monde.